Château de Montbrun ( XXème siècle) – ex château de la Riboisière
Ce château qui domine la vallée de la Loire a été construit tout en béton vers les années 1920.
Ancienne propriété de Madame Marcelle Gompel, héritière des Grands Magasins « Aux Dames de France » (cette chaîne de grands magasins de nouveautés, créée par les frères Gompel en 1898, sous le groupe du nom de société Paris-France, s’installa rapidement dans plusieurs grandes villes françaises au début du XXème siècle et fit concurrence directement aux fameuses « Galeries Lafayette » de Paris).
Mécène, Madame Marcelle Gompel accueillait dans sa propriété de Saint-Michel-sur-Loire différents artistes, notamment l’auteur dramatique français André Obey.
Dans le parc de son château qui s’appelait à l’époque le château de la Riboisière, elle fit un théâtre de verdure, qui existe toujours, où les artistes répétaient en pleine nature.
André Obey, auteur dramatique français né à Douai en 1892, est mort à Montsoreau en 1975 où il résidait à la fin de sa vie, amoureux de la Loire.
Il écrivit plusieurs pièces, dont notamment « Noé », pièce en 5 actes publiée à Paris en 1931 dont l’exemplaire N°1 relié en maroquin gris fut spécialement imprimé pour Madame Marcelle Gompel. Madame Marcelle Gompel participa en tant que mécène à la création de la troupe de théâtre dénommée la compagnie des Quinze (de 1931 à 1934) avec André Obey, sous la direction de Michel Saint-Denis, qui jouera entre autres des œuvres d’André Obey, avec Pierre Fresnay qui triomphera en 1931 dans « Noé ».
André Obey se fit remarquer par «la souriante madame Beudet » (en collaboration avec Denys Amiel). Presque toutes ses premières pièces furent mises en scène par Jacques Copeau : « Noé », « le viol de Lucrèce », « Loire ». Il s’attacha surtout à des personnages légendaires : « le séducteur de Séville », « Don Juan l’homme des cendres », « Lazare ». En 1944, il dirigea les émissions dramatiques et littéraires de la radiodiffusion française, puis fut de 1945 à 1947, administrateur général de la Comédie Française. Il a aussi écrit des romans et a obtenu le prix Renaudot pour l’un deux : « le joueur de triangle ».
Une de ses pièces, « Loire », fut écrite au château de la Riboisière, entre septembre 1932 et avril 1933.
Pendant l’occupation allemande (deuxième guerre mondiale 1940-1944) le château de la Riboisière fut occupé par l’armée allemande : aux archives d’Indre-et-Loire, (centre des archives contemporaines de Chambray-les-Tours), il y a des fonds d’archives des services allemands d’occupation, notamment des documents qui reprennent les logements et cantonnements (section VII). Deux reliures ont été retrouvées le 1er septembre 1944 dans le poste de garde de la Kommandantur à côté des postes de mitrailleuses du palais de justice de Tours, contenant les listes du mobilier des maisons occupées par les allemands à Tours, et hors Tours, notamment au château de la Riboisière à Saint-Michel-sur-Loire.
En effet bon nombre de châteaux étaient occupés par les états major pour les officiers, entre autres de la 46ème division d’infanterie installée en Touraine, (archives de la FeldKommandantur), d’abord sous le commandement du Général Von Hasse, commandant militaire allemand du département d’Indre-et-Loire en juillet 1940, puis du lieutenant-général Kribel.
La propriété passa ensuite à un industriel américain, Monsieur Dupuy, qui en fit changer le nom : le château de la Riboisière devint le château de Montbrun. Mr Dupuy avait un petit avion 4 places monomoteur basé sur le petit aérodrome de Sorigny, où il se faisait conduire par son chauffeur Mr Beaugrand. Mr et Madame Dupuy avaient aménagé dans le château une salle de trophées ramenés de différentes grandes chasses : des lions, antilopes, buffles, zèbres, ours, etc…
Puis le château de Montbrun devint la propriété de monsieur Jean-Yves Foltzer, qui fut maire de Saint-Michel-sur-Loire de 1989 à 1995. Membre de l’équipage du Rallye Teillay qui chassait le chevreuil à courre en forêt de Chinon, on apercevait ses chevaux dans les prairies autour du château.
Ensuite les propriétaires furent Monsieur et Madame Gentes, artistes tous deux, lui chanteur faisant partie d’un groupe, et elle danseuse, ayant fréquenté les scènes de Las Vegas aux USA. Ils transformèrent Montbrun en chambres d’hôtes.
Des belges prirent la suite, mais ne le gardèrent que moins d’une année.
Le 30 décembre 1998, monsieur Jean-Pierre Marty devint propriétaire et continua l’activité “chambres d’hôtes”, membre de différentes chaînes hôtelières comme « Châteaux et hôtels de France », ou « Châteaux et hôtels de charme », il participa discrètement au développement touristique de notre commune.
En juillet 2021, Madame PATAT achète le chateau, il n’y a plus d’activité de location.