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Accueil > patrimoine de Coteaux-sur-Loire > Le Manoir de Banchereau (ou de la Cave-Banchereau) XVIIème siècle


Banchereau – vue d’ensemble

Situé sur une terrasse entaillée au flanc de coteau, le long de la petite route du Lane, le manoir de Banchereau (ou de la Cave-Banchereau) se détache nettement avec sa longue façade blanche sur le fond de verdure qui l’entoure. L’aspect curieux de l’édifice est produit par les deux pavillons qui l’accostent et dont le pignon demi-circulaire, percé d’un double oculus ovale et reposant sur des chaînages d’angle à refends, est assez insolite en Touraine.

 

De la terrasse où l’on trouva au cours des travaux de restauration plusieurs monnaies du XVIIème, un escalier en pierre descend à un premier jardin planté de petits conifères, puis à une troisième terrasse en contrebas par une belle porte en anse de panier.

 

Des caves creusées dans le rocher derrière la maison étaient prolongées par un souterrain dont on a muré l’entrée. D’autres petites caves sont en bas sur le coté, dont l’une a eu son portail refait en 1890 : il est surmonté d’une niche grillagée qui abritait une statue de Saint- Vincent, mise en lieu sûr, sur un socle où figure un sécateur ; de part et d’autres, deux énormes médailles du comice agricole de 1889 rappellent que les vins des propriétaires de l’époque (Mr et Mme Lemesle-Assier) furent primés.

Sans aucun doute La Cave-Banchereau a des origines liées aux vignes qui l’entouraient, il faut rappeler que tout le coteau de Saint-Michel-sur-Loire fût pendant longtemps couvert de vignobles. D’ailleurs les constructions qui se sont faites sur la route du coteau, coté Loire, sont, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, sur une zone toujours classée « AOC Touraine » par l’INAO (Institut National des Appellation d’Origine).

 

Les origines exactes de ce vieux logis sont pour le moment inconnues. Il est certain que le nom de « Banchereau » provient d’un nom de famille : pour témoin un acte de partage daté du 27 avril 1622, passé devant Monseigneur le Sénéchal et Juge de Saint-Michel, pour la succession du sieur Catherin Gilles, qui reprend plusieurs parcelles labourables, notamment situées aux Hamelins (hameau au-dessus de la Cave-Banchereau), qui sont citées comme joignant au sieur Nicolas Banchereau dont le nom est cité 12 fois.

 

En effet différentes familles au patronyme de « Banchereau » ont vécues en Touraine, Anjou et Poitou : les plus connues répertoriées furent représentées par les Banchereau de la Longueraire , vieille famille du Poitou connue dès 1190 ; le seigneur de Richemont-Banchereau, qui vécut vers 1632 en saumurois, avocat au Parlement, jurisconsulte et dramaturge français ; en Touraine un Michel Banchereau fût maire de Tours de 1771 à 1778, et des jetons en argent ont été monnayés à son nom.

Le plus ancien propriétaire connu à ce jour est le Sieur François Prévost, seigneur de la Cave-Banchereau, qui est mentionné dans plusieurs actes différents dont un acte du 2 novembre 1698, bail de fermage en la cour de la baronnie de Saint-Michel-sur-Loire, devant maître Vallée, notaire à Saint-Patrice, entre le sieur François Prevost, bourgeois, et Claude Povroux, laboureur, acte passé et signé au lieu de la Cave-Banchereau, pour la métairie de la Ruemillette, dont l’ancienne ferme faisait partie à l’époque du domaine de la Cave-Banchereau.

 

Puis en 1737 ce fût son fils René Prevost, officier de police en la maréchaussée de Saumur, époux de dame Marie Carrouge de Bouteville. Celle-ci, veuve, est citée également dans plusieurs actes de baux également pour la métairie de la Ruemillette, notamment le 11 novembre 1748 à l’encontre de Louis Moreau, laboureur, et de sa femme Marie Boureloire, par devant le notaire du duché pairie de Luynes, résidant à Saint-Michel-sur-Loire, maître Bourillon.

 

Le 14 mai 1763, Dame Marie Carrouge de Bouteville, veuve du sieur René Prevost, est citée comme héritière de François Douault, fabricant de soieries et propriétaire de la Baillardière à Berthenay. (C 831 archives d’Indre-et-Loire).

Ensuite la propriété passa par succession à Pierre-Armand Prévost (vers 1748-1792), conseiller du Roi, receveur des tailles de l’élection de Chinon, mais résidant à Saumur avec son épouse Catherine Allaire ; (en 1748 il est encore mineur, et sa mère est usufruitière).

Le 16 juin 1761 il est mentionné comme acquéreur d’un demi arpent de terre au lieu dit la fosse Hallais paroisse de Saint-Michel qu’il paya 51 livres à Marin Pottier, devant maître Bourillon, notaire du Duché Pairie de Luynes résidant à saint-Michel.

Le 24 mars 1768, Pierre-Armand Prevost acheta également le petit manoir de la Flanière à Saint-Patrice, qu’il revendit le 8 juillet 1786. A ce sujet il y eut un procès que le sieur Pierre-Armand Prevost eut en 1771 avec le marquis Fortuné Guillon de Rochecot : il sagissait de pièces déposées par Mr de Mondion aux archives de Rochecot, relatives au fief de la Flanière.

 

Cette terre ayant été acquise par le sieur Prevost, celui-ci réclamait les titres pièces au marquis de Rochecot ( Mémoire pour messire Fortuné Guillon, marquis de Rochecot, appelant de la sentence du Duché-Paierie de Luynes du 6 septembre 1771, contre Armand Prevost, receveur des tailles en l’élection de Chinon, imprimé à Blois chez JP Masson, imprimeur du conseil supérieur, 1772, archives du château de Champchevrier., d’après les notes sur les seigneurs de Rochecot par le comte Jean de Beaumont.)

 

Un acte de bail de fermage du 23 juillet 1775, par devant maître Bourillon, notaire au Duché Pairie de Luynes résidant à Saint-Michel-sur-Loire pour la métairie de la Ruemillette, entre Pierre-Armand Prevost et les époux Moreau précise : « les époux Moreau s’obligent de fournir au sieur bailleur Mr Prevost chaque an en sa maison de la Cave-Banchereau, vingt livres de beurre bon et frais depuis le jour de Saint-Jean-Baptiste jusqu’à la Toussaint, dix-huit poulets dans ledit temps et six chapons audit jour de toussaint…, et de fournir en outre au sieur bailleur dix pointes de lait chaque an, et pourrons amasser de l’herbe dans le clos de vigne de la Cave-Banchereau. »

Après le décès de Pierre-Armand Prévost, vers 1797, ce sont ces trois fils qui en héritèrent : Armand-René Prévost, agent des eaux et forêts de l’arrondissement de Chinon, Pierre-Joachim Prevost, brigadier d’artillerie à cheval au 7ème régiment de la république, dans l’armée du Danube, et Antoine Prevost, propriétaire résidant à la Cave-Banchereau.
Les 3 frères sont cités dans un bail de fermage de la métairie de la Ruemillette du 4 thermidor an VIII (1800), par devant maître Biermant, notaire à Langeais, à l’encontre du laboureur Gastien Moriel et de sa femme Françoise Garberon.

La famille Prevost ayant gardé le domaine de la Cave-Banchereau plus d’un siècle, les enfants Prevost le vendirent en 1800, et après ce fût une succession de propriétaires qui s’échangèrent le domaine assez rapidement.

 

Les frères Prevost vendirent le domaine de la Cave-Banchereau le 29 fructidor an VIII (17 décembre 1800) à Louis-François Rambur, et son épouse Catherine Lacroix-Durepaire par devant maître Victor Petit, notaire à Tours.

 

Ceux-ci le revendirent assez vite à Monsieur Jacques-François Lemerle de Brullenne, officier de marine en retraite, et son épouse le 22 frimaire an XII (15 décembre 1803) devant maître Lepelletier, notaire à Ingrandes. Différents autres lieux sont cités comme faisant partie du domaine de la Cave-Banchereau, notamment le lieu et closerie de Beauregard, le lieu et métairie de la Ruemillette.

En 1814 le domaine fût acquis par Monsieur Jean-Baptiste Grivot de La Fresnaye, ancien commandant de la Maison du Roi, écuyer et officier de la Chambre de Madame son Altesse Royale la Duchesse d’Orléans Mère, contrôleur des contributions directes au département d’Indre-et-Loire. Il acquit la Cave-Banchereau le 22 décembre 1814 par acte passé devant maître Lepelletier, notaire à Ingrandes, avec sa femme Marie-Louise Lore.

 

En 1834 , c’est Félix-Victor Budan de Russé, avocat, juge auditeur au tribunal civil de la Cour Royale à Angers, puis au tribunal civil de première instance à Blois, et nommé en 1834 par le Roi Louis Philippe juge d’instruction au tribunal de Tours. C’est à cette période qu’il acheta le domaine de Cave-Banchereau suivant contrat passé devant maître Biermant, notaire à Langeais, le 8 mars 1834. Né à Angers le 27 février 1901, il épousa à Tours le 19 janvier 1829 Mademoiselle Louise Moisant, fille de Charles-François Moisant qui fût propriétaire du château de Langeais de 1797 à 1839. Les armes de la famille Budan de Russé (Anjou) figurent sur une vieille plaque de cheminée de la salle à manger de Banchereau : « de gueules, à 2 triangles entrelacés, l’un dans l’autre en forme d’étoile, d’argent accompagnés en pointe d’un croissant de même ; en chef d’argent de 2 glands feuillés et tigés de sinople, les tiges passées en sautoirs. Comme support : 2 levrettes au naturel, de chaque côté de l’écusson, et celui-ci surmonté d’une couronne de marquis. »

Les terres du domaine étant affermées suivant bail du 17 novembre 1833 devant maître Biermant, au sieur Noël Thomas Gauron, cultivateur (bail établi par l’ancien propriétaire).
Monsieur et Madame Budan de Russé, chassaient à courre le chevreuil avec l’équipage de Mr Caillard, notamment en forêt de Rochecotte avec le marquis de Castellane, ou au château de Chabrol chez la comtesse de Chabrol, sur Saint-Patrice.

Il fût également propriétaire du grand domaine de la Châtaigneraie, à coté de Langeais, c’est d’ailleurs lui qui fit reconstruire le bâtiment actuel de la Châtaigneraie en 1846, ainsi que la chapelle où il fût inhumé en octobre 1862.

En 1838, c’est Monsieur Jean Lebert, propriétaire et marchand, qui acquit la propriété avec son épouse Adèle Léonore Bigot, le 26 juin 1838 par devant maître Biermant, notaire à Langeais. Mr Lebert y installa dans les bâtiments du bas un moulin à blé, une forge, et une grande scierie mécanique avec chaudière à vapeur pour débiter des peupliers. Il déménagea tout ce matériel lors de la vente de 1844.

 

En 1844 la propriété passa à Mr Etienne Mandroux, garde particulier des propriétés de monsieur Aubin de Louie. Il l’acheta le 29 et 30 avril 1844 devant maître Biermant, notaire à Langeais, avec son épouse Emile Pirault.

 

Le 9 février 1862, les Mandroux revendent à Mr Mandroux-Chabot, propriétaire demeurant à la Gaucherie à Restigné, devant maître Biermant, notaire à Langeais.

Le 23 juillet 1863 une adjudication aux enchères rendu par le tribunal civil de Chinon, rend propriétaire Mr Leger-Gally, ancien notaire à Langeais, percepteur des contributions directes, demeurant avec son épouse Emilie Egret à Cognac en Charente.

 

Le 10 avril 1881, Monsieur Louis-Honoré Lemesle-Assier, maire de Saint-Patrice, demeurant au petit manoir de la Flanière en devint propriétaire de par son acquisition faite devant maître Collinet, notaire à Langeais. A cette époque la Cave-Banchereau était pratiquement tombée à l’état de ferme avec des vignobles autour. C’est d’ailleurs Mr Lemesle qui fit faire la cave Saint-Vincent en 1890 avec apposition des médailles du comice agricole de Chinon de 1889 remporté par ses vins. Mr Lemesle, habitant la Flanière, avait un fermier à la Cave-Banchereau, Mr Henry Boisgirard.

En 1895, quand Mr Lemesle décéda le 17 octobre, veuf et sans postérité, il légua par testament la propriété au fils mineur de son fermier : « je soussigné Honoré Lemesle-Assier, maire de la commune de Saint-Patrice, propriétaire à la Flanière, sur cette même commune, donne lègue au sieur René-Urbain Boisgirard, mineur de 18 ans, fils aîné du sieur Henry Boisgirard, cultivateur demeurant la Cave-Banchereau, commune de Saint-Michel-sur-Loire, la maison située à la Cave-Banchereau avec ses dépendances, caves habitables, cave au vin, cave pour écurie cours, jardin, …, ainsi qu’une somme de mille francs qui sera employée à la plantation d’une vigne…, j’entends que les revenus des immeubles ci-dessus désignés soient employés à l’éducation et au bien être de mon légataire. »

 

Mr Honoré LEMESLE-ASSIER nomma comme exécuteur testamentaire son neveu Albert Lemesle-Polack, propriétaire du château de Planchoury, maire de Saint-Michel, et membre du Conseil Général d’Indre-et-Loire, auquel il laissera le petit manoir de la Flanière.

L’exécution de ce testament et la délivrance du legs fait à Mr Urbain Boisgirard ont été consenties suivant acte passé devant maître Colin, notaire à Langeais, le 3 décembre 1895.
Quand il hérita de la Cave-Banchereau, Mr Urbain Boisgirard était apprenti coiffeur à Paris, et devint par la suite directeur à la société d’assurance le Zénith à Paris.

En 1921, au décès de Urbain Boisgirard le 6 août, maître Benoit notaire à Paris, dans l’intitulé de l’inventaire dressé le 15 septembre 1921, nomme héritier son fils René Boisgirard, qui demeurait à Paris avec sa mère Mme Marie-Julie Patte. Mr René Boisgirard devint commissaire-priseur dont la charge était connue à Paris.

 

Le 27 février 1932, la Cave-Banchereau fût acquise par le grand-père maternel du propriétaire actuel. Mr René Bijard, administrateur et président de sociétés de transports, et son épouse d’origine belge, Lucienne Loontjens-Delhaize achetèrent Banchereau devant maître Millet à Langeais. Plusieurs actes furent nécessaire, pour racheter les différentes parties aux Boisgirard, Gauron, Gannay, etc. et en firent leur résidence de vacances d’été après beaucoup de travaux nécessaires.

 

Après le décès de Madame René Bijard à 97 ans en 1995, c’est son petit-fils Olivier Ranjard, et son épouse Béatrice, qui après avoir passé 27 ans en Afrique de l’Ouest dirigeant des filiales de sociétés de transports maritimes et manutentions portuaires, ont acquis Banchereau de sa maman Thérèse Bijard-Vervoort le 29 avril 1996.
Encore beaucoup de travaux de restauration furent nécessaires pour redonner à Banchereau son aspect rieur et chaleureux d’antan.


Cave du manoir de Banchereau

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