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Accueil > patrimoine de Coteaux-sur-Loire > La culture du chanvre à Saint-Michel

Au XVIIIème siècle la culture du chanvre était assez répandue en Touraine. En 1789/1790, avec le concours de la force publique, on réquisitionna et envoya à La Corderie Royale de Rochefort pour le service de la Flotte, tout le chanvre et le fil que l’on put trouver : les communes de Langeais, Saint-Michel-sur-Loire, Saint-Patrice, Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Restigné, Les trois Volets, et Hommes fournirent 7090 livres de chanvre pour faire les cordages et haussières (amarres de bateaux), ainsi que les voiles de navires.

 

L’essor de la culture du chanvre en Touraine atteint son summum au milieu du XIXème siècle, Bréhémont en était le siège, au niveau surface cultivée, courtage, et expédition par son port où des milliers de balles de chanvre embarquèrent, notamment à destination de Nantes.

 


La culture du chanvre

L’influence de Bréhémont s’étend bien sûr aux communes avoisinantes qui profitèrent également de cette manne, notamment à Saint-Michel-sur-Loire où plusieurs cultivateurs exploitèrent le chanvre sur différents secteurs, notamment :

  • au bord de la Loire, entre la Grange de l’île et la Bonde: Pré de l’île, Grand pré du port, petit pré du port, l’île Bertrand, pièce de l’île, l’île de la Bonde…le rouissage du chanvre se faisant dans les boires en aval de l’ancien barrage de la Bonde, et sur l’île Bertrand.
  • au bord du Lane, au marais de la Cure, marais de Beauregard, marais de la Cave Banchereau, les Boubelins, La grande Prairie, la petite prairie, et la Flanière…le rouissage du chanvre se faisant au bord du Lane.
  • également au bord de la Roumer à Pont-Boutard, et à la Grande Guerche.

 

Le 29 mai 1813 le ministre de l’intérieur, Monsieur de Montalivet, comte d’Empire, a demandé au Préfet d’Indre-et-Loire de faire dresser un tableau de déclaration annuelle des récoltes de chanvre et de lin. A cette époque il y avait 6 ha de chanvre cultivé dans les marais à Saint-Michel-sur-Loire.

 

Le 1er octobre 1813, le garde de pêche de l’inspection générale des eaux et forêts de Chinon, François Rousseau, a démasqué 4 cultivateurs de la commune de Saint-Michel-sur-Loire en train de faire rouir du chanvre dans les eaux stagnantes de la Loire, ce qui causait du tort aux fermiers de la pêche en Loire. Les 4 personnes étant les nommés Papot demeurant à la Cave-Banchereau, Verneau Boucher, Huard Rolland, et Bontemps demeurant à la Cueille Boutet. Une contravention leur fut administrée de 50 francs chacun, en vertu de l’ordonnance de 1669, revue en 1702, 1719, et 1756.

 

De ce fait le 25 février 1814 le Préfet d’Indre-et-Loire, le comte de Kergariou, chambellan de l’empereur, transmet au ministre de l’intérieur M de Montalivet, une pétition des maires et des cultivateurs de chanvre de Langeais, Saint-Michel-sur-Loire, Saint-Patrice et Ingrandes réclamant la faculté de faire rouir ce végétal non dans les eaux courantes du fleuve, mais dans celles qu’on se procurait en creusant des bassins dans les grèves adjacentes (boires), évitant d’être nuisible à la pêche en Loire, d’autant plus que tous les chanvres sont exportés pour les manufactures de toile à voile et cordage de marine de Beaufort et d’Angers.

 

Le 19 octobre 1842, une proposition de l’Ingénieur des Ponts et Chaussées établit un tableau des lieux où des « routoirs » (lieux où l’on faisait rouir le chanvre) pourront être effectifs dans le lit de la Loire sans nuire à la salubrité publique de la pêche, ni à la navigation : le rouissage du chanvre continuera d’être toléré dans la Loire, le Cher, l’Indre, la Vienne, mais seulement dans les endroits désignés aux tableaux suivants :
Pour Saint-Michel : à la queue de l’île de la Bonde sur 100 m, et au crochet amont sur 200 m.
Par contre à St-Michel tous routoirs sont interdits dans le bras droit de l’île Bertrand.

Ce sont les foires qui indiquaient le cours du chanvre entre les marchands et les cultivateurs, notamment la foire de Saint-Michel. Les marchands eux étant en relation avec des négociants qui revendaient aux acheteurs. Vers 1840, un des principaux marchands commissionnaires de Bréhémont qui achetait le chanvre des cultivateurs de Saint-Michel était le Sieur Buton-Carré.

 

Un courrier du sous-préfet de Chinon au préfet d’Indre-et-Loire de juillet 1855 donne les cours du chanvre pratiqués : de 40 à 45 francs les 50 kg.

 

Le 2 août 1857 le ministre de la Marine et des Colonies envoie un cahier des charges au Préfet d’Indre-et-Loire pour un marché de 1 400 000 kg de chanvre épurés à effectuer aux ports de Cherbourg, Brest, Lorient, et Rochefort.

 

Le 10 février 1879 le maire de Saint-Michel déclare au sous-préfet que la culture du chanvre sur sa commune représente une surface cultivée de 25 ha produisant 7 hectolitre de graines par ha et 600 kg de filasse à l’ha, pour un prix moyen de 10 francs l’hectolitre de graines, et 70 centimes le kg de filasse.

En 1888, un différend opposa l’Ingénieur du Service Spécial de La Loire et le Conseil Municipal de Saint-Michel-sur-Loire à propos du rouissage du chanvre en aval de l’ancien barrage de la Bonde : En effet le Conseil Municipal avait demandé à ce que le rouissage du chanvre soit toléré, même lorsque les eaux ne couvraient pas la totalité du barrage, prétextant que de tout temps une partie des chanvres récoltés dans la commune ont été placés dans les boires en aval du barrage, le courant en amont étant trop rapide.

 

Cette décision du Préfet voulant interdire ce rouissage dans les boires sans écoulement par soucis de salubrité publique, apparu au conseil municipal comme une entrave sérieuse à l’agriculture…Mais le Conseil Municipal du s’incliner.

La loi du 13 janvier 1892 décida d’allouer une prime aux cultivateurs de chanvre pour les encourager à pratiquer cette culture.
En 1892 il y avait 33 cultivateurs de chanvre à St-Michel pour 62 parcelles représentant 20 ha.

 

Puis au début du XXè siècle, avec la disparition progressive des mâtures de voiles de la marine, et l’importation de chanvre et coton étranger, les surfaces de culture de chanvre déclarées sur la commune de Saint-Michel-sur-Loire décroissent inexorablement :
1900 : 16 ha, 1905 : 9 ha, 1910 : 2 ha, 1918 : 1 ha, 1921 : 0 ha 50 a.

Carte
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